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CRACHER
18 juillet 2008

Les Corps nouveaux

Je ne me souviens plus de celui que j’étais.

S’ouvrir à la légèreté. Dériver. Flotter pour mieux défier la pesanteur. Soif de néant. La réalité est un concept dépassé. Il ne me reste que ton odeur ; ton visage s’est brouillé. Comment cela a-t-il pu arriver ? Le hasard existe-il ? Mon passé et mon futur se confondent en cette nuit qui s’étire. Les crépuscules se répètent mécaniquement et m’enchaînent à une rêverie désuète. L’obscurité élimine le superflu et réveille les sens. La nuit ne pardonne pas les erreurs du jour, elle les pointe du doigt et les écrase. Pas un seul verre dans les parages pour faire passer l’orage. Pas d’échappatoire, toute fuite est proscrite. La nuit torture les cœurs et les ventres noués de ce noir qui absorbe les regrets et ne les rendra pas. Vidé.

L’horizon s’éclaircit à mesure que la nuit avance. L’orange prend le dessus sur le violet et les bleus. Mon cœur ne saigne plus. Prendre une photo, fixer l’instant sur la pellicule. Figer les sentiments, pouvoir les dater, les classer, les ranger, les brûler. S’en libérer puis respirer. Regarder le monde qui avance et se mettre à courir pour le rattraper. Forcer l’allure, le dépasser. Sentir les muscles qui brûlent et les poumons qui explosent. Vomir une fois pour toute, prendre possession de ce corps nouveau. L’horizon orangé est une promesse d'avenir.

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